Portait d’aidant: le parcours d’Hakim

Je suis le papa de Kemil, un garçon de 17 ans atteint du syndrome de West atypique et d’une maladie génétique rare, diagnostiquée après plusieurs années d’errance médicale. Pendant vingt ans, j’ai occupé des fonctions de manager dans la finance. En 2019, avec mon épouse Sandra, nous avons co-créé une entreprise et ouvert un tiers-lieu et coffee shop agréé ESUS. Depuis 2024, nous proposons d’accompagner toute personne souhaitant se lancer dans le milieu du café.

Après avoir obtenu un diplôme supérieur en expertise comptable, j’ai rapidement pris des fonctions managériales, supervisant jusqu’à 150 collaborateurs. Sandra a quitté son emploi pour s’occuper de Kemil, ce qui m’a permis de poursuivre ma carrière sans trop de perturbations. Toutefois, j’ai toujours été présent pour ma famille et ai veillé à être disponible lors des rendez-vous médicaux importants.

En 2017, j’ai été licencié de manière inattendue malgré des performances dépassant largement les objectifs fixés. Bien que ce licenciement ait été un choc au départ, il s’est rapidement transformé en une opportunité pour réévaluer mes priorités. Ce moment a marqué le début d’une nouvelle étape de ma vie, où j’ai décidé de m’engager pleinement en tant que parent aidant et de me lancer dans l’entrepreneuriat. Le Kawfice, un tiers-lieu convivial, est né de cette réflexion.

La vie d’aidant est exigeante et nécessite de jongler constamment entre différentes responsabilités. Le fait que Sandra ait quitté son emploi a facilité mon évolution de carrière, mais cela ne m’a pas empêché de ressentir un profond désir d’être plus présent pour ma famille. J’ai toujours essayé de soutenir Sandra en prenant le relais lorsque cela était possible, mais je savais que ce n’était jamais suffisant.

Mon rôle d’aidant n’a pas eu d’impact majeur sur ma carrière professionnelle grâce à Sandra. Cependant, cela n’a pas empêché mon entreprise de me licencier.

Ce licenciement a été un moment décisif, me permettant de comprendre que je ne voulais plus dépendre d’une hiérarchie et être limité dans mes décisions. J’ai choisi de m’orienter vers une carrière qui me permettrait de m’épanouir tout en restant disponible pour Kemil, dont les besoins augmentent avec l’âge.

M’occuper d’un enfant polyhandicapé m’a permis de développer de nombreuses compétences précieuses. Prendre du recul face aux situations difficiles, faire preuve d’organisation, de polyvalence, de ténacité, d’écoute et d’empathie sont des qualités que j’ai pu transférer dans ma vie professionnelle. Ces compétences ont directement nourri ma façon d’entreprendre et de servir l’intérêt général au sein de notre tiers-lieu.

Participer à la création de Prochaine Aire a été une expérience transformative et pleine de sens. Ce programme offre un soutien précieux aux aidants qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. En contribuant au volet formation et événementiel de Prochaine Aire, je participe également à la vision à long terme de ce projet.

En parallèle, j’accompagne toujours des structures à ouvrir leur coffee shop et je conseille des structures existantes grâce à un audit complet. Je propose aussi des ateliers autour du café.

Je recommande vivement le réseau Prochaine Aire à toute personne dans une situation similaire, car il offre un cadre de soutien pour convertir des idées en projets concrets. Grâce à ce programme, les aidants peuvent franchir le pas vers l’entrepreneuriat avec confiance et motivation.

Rejoignez le réseau Prochaine Aire et intégrez la première communauté française d’aidants entrepreneurs.